Point ici d’alexandrins académiques, de rimes faciles et d’images éculées. La poésie de Jean-Pierre Martinez, à la manière de celle d’un René Char, puise à la source de l’indicible pour le donner à entendre malgré tout. La fonction de la poésie n’est pas d’embellir le réel en le décorant, mais de révéler une réalité plus profonde en «redonnant un sens plus pur aux mots de la tribu» (Mallarmé). Seul ce qui ne peut être exprimé autrement mérite d’être donné à entendre par la poésie. Une rime orpheline est un mot qui ne peut rimer avec aucun autre que lui-même. C’est donc une rime à rien. Une rime impossible, qui symbolise parfaitement l’utopie de l’entreprise poétique et la solitude du poète refusant de s’inscrire dans une lignée. « Rimes orphelines » ne traite pas d’un univers particulier, même si certains thèmes apparaissent de façon récurrente (la mer, le voyage, l’exil…). La forme est parfois classique, parfois totalement libre. Et si l’interrogation du réel est toujours présente, l’humour n’est jamais loin, pour signifier que la vérité se niche plus souvent dans la sincérité voire la naïveté de la question que dans le caractère indiscutable de la réponse.
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Ouvrage paru aux Editions La Comédiathèque
ISBN 9791090908987
Janvier 2018
40 pages ; 12 x18 cm ; broché.
Prix TTC : 8 €
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